septembre 9, 2025

Se mettre à nu en interview : Mon entretien avec le blog Le Monde du Polar

« Être interviewée en tant qu’auteure est un privilège… mais c’est aussi un exercice périlleux : entre écrits, radios et podcasts, je partage ici les coulisses et les défis de ces instants de vérité. »

L’art délicat de l’interview

On croit souvent qu’une interview est un privilège. C’est vrai. Être sollicitée pour parler de mes romans, de mon écriture, de mon univers, de ce qui m’habite, c’est recevoir une reconnaissance précieuse. Chaque entretien est une fenêtre qui s’ouvre vers mes lecteurs et, à travers elle, une part de moi se dévoile. Mais ne nous y trompons pas : l’interview est aussi un exercice délicat, parfois vertigineux. Car une interview, c’est se mettre à nu et derrière les questions, mêmes les plus simples, il y a toujours ce jeu d’équilibre entre spontanéité et maîtrise.

Il existe plusieurs types d’interviews. La plus répandue, sans doute la plus rassurante, est l’interview écrite. Là, tout semble sous contrôle : on a le temps de réfléchir, de relire, de polir chaque mot. Elle peut être classique, avec des questions attendues sur le roman, l’écriture, l’inspiration. Elle peut aussi être plus décalée, voire caustique. Dans tous les cas, elle en dit toujours beaucoup sur l’auteur. Qu’elles soient classiques ou originales, sages ou impertinentes, les interviews écrites, sont toujours des miroirs. Elles nous renvoient une image de nous-mêmes que nous n’avions pas forcément anticipée.

Vient ensuite l’interview radiophonique — radio, podcast, tout ce qui implique la voix nue, sans filtre, sans possibilité de correction. Ici, le trac monte d’un cran car l’exercice se complexifie encore. Il faut garder le fil, structurer sa pensée, tout en restant naturel et décontracté. Et, dans mon cas, éviter deux écueils : parler trop vite et digresser. Plus facile à dire qu’à faire… La pensée fuse, les mots s’emballent, les digressions me guettent comme des tentations sucrées. Une anecdote en appelle une autre, et soudain, me voilà partie bien trop loin du point de départ. L’interview radiophonique exige donc une vigilance particulière : respirer, ralentir, se souvenir que l’auditeur, lui, découvre. Il faut lui laisser le temps d’entrer dans l’univers que l’on évoque.

Et pourtant, malgré ces difficultés, je considère chaque interview comme une chance. Oui, on s’y met à nu, parfois maladroitement, mais cette fragilité fait partie du jeu. Les lecteurs n’attendent pas des réponses parfaites, ils attendent une voix, une vérité, une manière de vibrer. Qu’il s’agisse d’une phrase soigneusement construite ou d’un éclat spontané, chaque mot est une passerelle.

Au fond, l’interview est un prolongement de l’écriture. Elle n’a pas la lenteur méditative du roman, ni la maîtrise silencieuse de la page, mais elle possède une immédiateté qui touche autrement. L’interview, c’est la littérature qui parle à voix haute, qui accepte de trébucher parfois, mais qui vit.

Alors oui, je redoute toujours un peu ces moments. Mais je les chéris aussi. Car derrière le trac, derrière la peur de dire trop ou surtout pas assez, il y a cette joie simple : partager. Et c’est peut-être cela, au fond, qui compte le plus. Et Vis à vis de mes lecteurs, j’ai fait un voeux : celui de la sincérité.

Pour prolonger cet article, je vous propose de découvrir ici l’interview réalisée par Manuel Mezarovits, du Monde du Polar. Et si vous souhaitez explorer l’ensemble de mes entretiens, écrits comme radiophoniques, ils vous attendent dans l’onglet Interviews de ce site. Vous pourrez ainsi juger mes performances par vous-mêmes (rire).

Marie Ionnikoff : Une plume captivante au service du thriller psychologique

Juriste de formation et mère de deux garçons, Marie Ionnikoff a choisi de quitter le monde professionnel pour se consacrer à l’écriture et à l’éducation de ses enfants. Cette reconversion s’est révélée être un véritable coup de maître littéraire.

Son parcours académique singulier – études de droit suivies d’une formation en criminologie à la faculté de médecine de Lyon – nourrit aujourd’hui ses romans d’une expertise technique remarquable. Cette double formation lui permet d’explorer avec une précision chirurgicale les mécanismes psychologiques et les arcanes de la justice.

Avec le « Cycle des Ombres », Marie Ionnikoff s’impose comme une nouvelle voix du thriller psychologique français. Son premier roman « L’Insane » (mai 2024) et son second opus « L’Obsession Azanov » (mai 2025) témoignent d’une maîtrise narrative exceptionnelle pour une auteure débutante. Son écriture fluide et immersive, sa capacité à maintenir une tension constante tout en développant une réflexion profonde sur la nature humaine font déjà d’elle une référence du genre.

Particulièrement appréciée pour sa finesse psychologique et sa capacité à créer des personnages authentiques aux prises avec leurs démons intérieurs, Marie Ionnikoff explore les zones d’ombre de l’âme humaine avec une justesse saisissante. Son héros récurrent, le lieutenant Hugo Scaralèse, incarne cette approche nuancée du polar contemporain, loin des clichés du genre.

Une auteure à suivre de très près, dont la plume promet de marquer durablement le paysage du thriller français.

L’interview de Marie Ionnikoff par le blog le Monde du Polar

Vous écrivez à la main ou au clavier ?
Ma graphie est terrible. J’ai même des difficultés à me relire, surtout si je prends des notes dans l’urgence et la peur de voir une idée ou une tournure de phrase s’envoler. Alors, sans hésitation : clavier !

Plutôt lève-tôt ou couche-tard ?
Les deux… J’adore le calme de la nuit pour travailler, tout en aimant l’ambiance des petits matins blêmes. Pas toujours évident de garder l’air d’avoir moins de 50 ans !

Qu’est-ce qui vous pousse à écrire ?
Le goût d’inventer et de raconter des histoires, tout simplement. L’écriture est pour moi un souffle, une façon de donner vie à l’imaginaire. J’aime être ce vecteur d’émotions : offrir au lecteur une palette de sensations, insuffler la peur, le doute, la passion ; faire vibrer, émouvoir, déranger parfois… L’écriture est, à mes yeux, le plus beau moyen de partager un peu de ce tumulte intérieur.

À quelle fréquence écrivez-vous vos livres ?
C’est très variable… Cela dépend de l’inspiration. Je peux écrire le premier jet de deux romans de façon consécutive, puis rester des mois entiers à retravailler mes textes et à peaufiner mes recherches. Il n’y a qu’une fréquence à laquelle je me plie pour mes lecteurs : publier un livre par an.

Votre plus belle émotion d’auteur ?
Celle ressentie lorsque je rencontre mes lecteurs et qu’ils me parlent de leurs propres émotions à la lecture de mes romans. Lors d’une rencontre-dédicace, une lectrice m’a prise dans ses bras… J’étais certes déstabilisée, mais finalement aussi émue qu’elle.

Le livre qui vous a le plus marqué ?
Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire et L’Écume des jours de Boris Vian. Oups, ça fait deux !

Votre recherche la plus bizarre sur Google pour un livre ?
Celle concernant la saponification… Allez, je vous éclaire : la saponification est la réaction chimique se produisant sur les tissus de la peau quand elle est immergée très longtemps dans l’eau. C’est tout simplement la transformation des matières grasses en substance savonneuse. 😊

> L’entretien complet sur le blog « Le Monde du Polar »

Laisser un commentaire